Tupiza et Uyuni
On quitte Potosí et ses mines pour aller visiter les régions désertiques de la Bolivie. Nous prenons donc plein sud et après être montés à près de 4‘400 mètres d’altitude, nous entamons une longue descente au travers de plusieurs vallées désertiques qui nous amène jusqu’à la petite ville de Tupiza. Sur les derniers kilomètres nous avons même eu droit à 10 minutes de pluie, ce qui ne nous était plus arrivé depuis près de 4 mois et la Colombie…
Tupiza est nichée dans une étroite vallée et est entourée par les montagnes rouges de la cordillère des Chichas, dont les formations rocheuses et l’environnement aride lui donnent des airs de Far-West. On est à l’extrême Sud de la Bolivie mais on se croirait dans l’Ouest américain. Nous passons une magnifique journée à explorer ces endroits désertiques en véhicule 4x4, conduits par notre guide Luis qui nous a également préparé un repas arrosé d’une bière bien fraîche. La Puerta del Diablo, la Valle de los Machos et le Cañon del Inca sont des exemples des noms donnés à ces endroits. Une région méconnue de la Bolivie qui nous donnent l’impression d’être dans un décor de Western, et qui vaut vraiment le détour !
Une belle route au travers de magnifiques paysages désertiques entrecoupés de canyons sauvages nous mène de Tupiza jusqu’à la ville de Uyuni, aux portes du Salar du même nom. Cette ville, située dans une zone désertique à près de 3’700 mètres d’altitude, est vraiment horrible. Il n’y a absolument rien à y voir et nous ne nous y arrêtons que dans le but de visiter le Salar de Uyuni, qui est au programme pour la journée de demain.
Départ de l’hôtel à 8h pour aller visiter le fameux Salar de Uyuni. Il s’agit de la plus grande étendue de sel du monde. Ce paysage désertique de presque 11’000 km², composé de sel d'un blanc éclatant, de formations rocheuses et d'îles parsemées de cactus, est né suite à l'assèchement d'un lac préhistorique.
Nous roulons tout d’abord prudemment car il faut un temps d’adaptation pour se sentir à l’aise sur ce revêtement nouveau. On a l’impression de rouler sur de la neige et on craint de glisser, mais c’est très stable et avec beaucoup de grip. Je prends vite confiance et au bout de quelques kilomètres je me surprends à flirter avec les 100 km/h. Il faut toutefois rester prudent car il y a par endroits des trous d’un mètre de diamètre remplis d‘eau, et y tomber serait fatal !
Notre premier arrêt est la Plaza de las Banderas, où l’on trouve le célèbre monument dédié au rallye Paris-Dakar. On a la chance d’y arriver avant les hordes de touristes et de pouvoir faire quelques photos comme si on était seuls au monde… Soudain et comme sorti de nulle part, un groupe de touristes argentins débarque et c’est tout de suite l’émeute autour de la moto !! Tout le monde veut absolument faire une photo avec la Salamandre, et accessoirement avec nous. Ça dure bien 10 minutes et c’est là que je me dis que ça doit être l’enfer d’être une star…
On s’enfonce ensuite dans cette immensité blanche, et après environ 60 kilomètres nous atteignons la Isla Incahuasi, qui est littéralement une île au milieu du désert, avec une multitude de cactus de toutes les tailles et de toutes les formes. C’est juste saisissant, incroyable et magnifique !!
Après en avoir pris plein les yeux, nous faisons demi-tour afin de rentrer au camp de base pour casser la croûte, sans oublier de faire laver la Salamandre afin de faire disparaître toute trace de sel.
Nous contournons le Salar de Uyuni par le Sud, via une route qui alterne entre un revêtement parfait et des portions de pistes parfois plutôt bonnes et parfois très traîtres, avec des bancs de sable qui nous donnent des sueurs froides. Heureusement tout se passe bien et après quelques 230 kilomètres de zones désertiques et de paysages magnifiques, nous atteignons le petit poste frontière de Avaroa, qui nous sépare de notre prochaine desination, le Chili.
Nous avons passé 2 semaines en Bolivie, un pays que nous avons bien apprécié. Les paysages sont sublimes et les gens sont accueillants, par contre même bémol que pour le Pérou au niveau des ordures au bord des routes et des mauvais conducteurs. Nous avons du limiter notre visite à la partie Ouest de la Bolivie, à cause des manifestations et autres blocages de routes qui sévissent actuellement à l’Est du pays. Mais nous envisageons probablement de revenir l’année prochaine afin de terminer l’exploration de ce beau pays…